The end will come
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 And we finally meet ||Heather||

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And we finally meet ||Heather|| _
MessageSujet: And we finally meet ||Heather||   And we finally meet ||Heather|| EmptyMer 6 Oct - 10:28

    La nuit avait été courte. Comme elle avait parfois, souvent, l'habitude de le faire, Mila était restée après pas mal de monde au boulot. Elle avait relu des dossiers qu'elle connaissait déjà à moitié par cœur, avait bu un bon nombre de café avant de finalement se résoudre à prendre le chemin du retour. Non sans l'habituel détour, tradition de chaque soir, ou presque tous, dans un bar pour prendre un verre, seule si la chance était de son côté.
    Avec la dose de caféine ingurgitée, elle avait mis un peu de temps à trouver le sommeil. Surtout qu'elle était du genre à penser au travail, à ce qu'il faudrait faire demain, à ce qui n'avait pas été fait aujourd'hui, et à ce qu'on pourrait faire les prochains jours, avant de se coucher. Résultat, on se tournait pas mal dans son lit avant de finalement céder à la fatigue qui se faisait souvent désirer.
    Elle avait du profiter de deux, peut être trois, heures de sommeil avant d'être réveillée par la sonnerie de son téléphone. Évidemment, elle était de celle à vouloir être joignable à n'importe quel moment, ouais même en plein milieu d'un film où tout le monde pleure, Mila ferait exactement ce qu'elle venait de faire. Soit décrocher dès le premier œil ouvert et se lever dans la minute qui suit quand le contexte "boulot" était monté à son cerveau.

    Un infecté avait été repéré il y a moins d'une heure. La chance voulait qu'il habite non loin de chez elle. Quand la plupart des employés auraient râlé, auraient demandé qu'on envoie quelqu'un d'autre, Mila se préparait en quelques minutes, tout en écoutant les instructions au téléphone. Résultat, elle sortait de son immeuble quelques minutes plus tard, vêtue du premier jean qu'elle avait pu trouver, d'une chemise à carreaux bleu qu'elle terminait de boutonner alors qu'elle ouvrait la porte des escaliers du pied, et de bottines noires. Une fois dans la rue, elle avait finit par raccrocher, en profitant pour enfiler une veste en cuir de couleur noire. C'était un peu différent de d'habitude, mais ça lui était déjà arrivée de participer à ces plans de dernière minute. Les renforts arriveraient plus tard pour encercler l'hôtel, elle irait seule. La meilleure des devises était selon elle "mieux vaut être seule que mal accompagnée" de toute manière. Ou plutôt, "mieux vaut être seule" tout court... voilà qui lui correspondait mieux.
    Remontant ses cheveux rapidement en une queue de cheval, elle avait pris un café dans un stand en moins d'une minute. Le goût ne serait sans doute pas terrible, mais voilà qui lui permettrait d'avoir l'esprit plus éveillé que maintenant quand elle se retrouvait face à l'infecté en question.
    Gobelet en main, elle s'était hâtée de se rendre au lieu d'habitation de la cible actuelle. "Le pauvre" avait sans aucun doute manqué de discrétion quand il avait décidé de fêter sa promotion dans un bar. Il avait trop bu, avait déclaré être un super héros et avait voulu le prouver. Résultat, il était rentré, il y a peu, chez lui avec la gueule de bois, et on lui offrirait dans quelques minutes la possibilité de décuver chez eux. La prochaine fois, il se montrerait moins stupide. Le concept "il faut profiter de la vie à chaque instant" était complètement dépassé. Enfin, ça l'arrangeait, de son côté, que des idiots se montrent aussi imprudents.

    Vu son immeuble, devant lequel elle se trouvait à présent, il semblait ne pas avoir à se soucier de questions matérielles.
    Adoptant un air décontracté, Mila était entrée. Le jour pointant seulement à l'horizon alors que quelques personnes sortaient de l'immeuble, sans aucun doute pour se rendre au travail. L'heure n'était pas la bonne. L'immeuble était assez grand et il y aurait sûrement pas mal de monde. Une heure plus tôt aurait été le temps idéal.
    Ouvrant la porte de la cage des escaliers, la demoiselle avait monté jusqu'au troisième étage. Se stoppant devant la porte, elle avait ouvert son sac pour les derniers préparatifs. Cachant menottes et pistolet dans son dos, s'arrangeant pour que la veste les recouvre, elle avait pensé une fois de plus que si les menottes offraient une certaine utilité, le reste était plus de l'intimidation. Ne critiquons pas un choix de procédure, après tout, ça pouvait parfois s'avérer bien utile. Elle ne pensait pas simplement qu'aujourd'hui serait un jour qui prouverait l'utilité d'une arme à feu. Mais passons. Plaçant son sac à main sur son épaule, tachant de faire preuve de discrétion, elle était sortie dans le hall du troisième étage. La cible habitait bien évidemment au dernier. Mila avait appuyé sur le bouton de l'ascenseur avant de suivre sa montée sur le cadran au dessus. Quelques secondes plus tard, celui ci s'ouvrait pour en laisser sortir plusieurs personnes qu'elle avait croisé. Se calant dans le fond, elle avait à nouveau lever les yeux sur le cadran, alors que deux personnes se dirigeaient encore vers la sortie, elle avait finit par regarder qui se trouvait encore avec elle. Si elle avait imaginé qu'il existait encore peu de fêtards, elle avouait avoir été assez surprise de constater que l'ascenseur n'était pas vide à la montée à cette heure ci. Mais elle l'était encore plus en ce moment de voir qui était la dernière personne à se trouver dans l'ascenseur avec elle. Comment ne pas la connaître ?

    Pendant un instant, son visage avait affiché un air surpris avant que ses sourcils ne se froncent. Voilà qui changeait fortement la donne et éliminait la possibilité d'une mission de routine. Les choses avaient été très rapides. La dernière personne était descendue de l'ascenseur, Mila n'avait pas détourné ses yeux d'Heather et avait simplement attendu que les portes ne se referment.
    Elle se trouvait à présent avec le genre de personne qui n'était pas à prendre à la légère. Le genre de prise qui pourrait lui valoir pas mal d'admiration, bien qu'elle se contrefiche de l'admiration de la plupart de ses collègues. Elle serait cependant ravie de ramener une telle personne à son patron, il fallait l'avouer. Mais rien n'était sûr. A part, sans doute, qu'elle se moquait un peu du fêtard au dernier étage désormais. Elle était même prête à lui accorder une fête de plus si elle pouvait ramener Heather Callaghan avec elle aujourd'hui.
    Les portes s'étaient finalement refermées et Mila n'avait pas pris le temps de présenter ses civilités. Elle s'était moquée du probable prochain mal de tête quand elle avait décidé que sortir son arme lui prendrait plus de temps que d'user de son pouvoir. L'ascenseur venait seulement de redémarrer quand elle avait projeté son adversaire contre le mur. Ce n'est qu'alors qu'elle avait dit ce qui servirait en guise de salut:

    - C'est probablement mon jour de chance. Je suppose que tu vous êtes venue boire un verre.

    Quoi d'autre ? Qu'est-ce qu'elle viendrait faire ici autrement ? Elle ne pouvait être qu'au courant de la présence du fêtard et venait pour la même chose que Mila... enfin la même chose mais dans une autre version.
    Passant la main dans son dos, elle en avait tiré sa paire de menottes qu'elle avait agité du bout des doigts, tandis que son autre main se serrait sur son arme:

    - ça vous embête si on y va ensemble ?

    L'ironie, oui. Mais il fallait dire que cette rencontre l'avait mise particulièrement de bonne humeur.
    Gardant son arme dans son dos, elle avait songé à la meilleure approche, celle sans erreur.
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And we finally meet ||Heather|| _
MessageSujet: Re: And we finally meet ||Heather||   And we finally meet ||Heather|| EmptyJeu 7 Oct - 12:26

    Il y a des jours qui présentent plus de surprises que d’autres, mais en règle général, la Résistance apportait son lot d’extravagance quotidien. Attablée à son bureau, fixant attentivement l’écran de son ordinateur par-dessus des lunettes de lecture rectangulaire, Heather Callaghan attendait le plus patiemment possible qu’on lui délivre une information. Sur le moniteur de l’ordinateur, une vidéo filmée par un amateur montrait un homme complètement soule se donner en spectacle dans un bar new-yorkais. Il criait à tue tête qu’il était un super héro et fit une démonstration plutôt misérable de ses pouvoirs qu’il ne maîtrisait manifestement pas. Au vu de la qualité de l’enregistrement, on pouvait affirmer qu’il avait été réalisé par une personne pas moins ivre avec un téléphone portable bas de gamme. La tête entre ses deux mains fines, la jeune femme soupirait, profondément consternée par ce qu’elle voyait. Elle s’empara vivement du téléphone posé à côté du clavier et composa un le numéro d’une ligne interne. Sa voix douce et calme était teinte d’une touche de mécontentement.

    Salut Pearl. Pourrais-tu jeter un œil au mail que je t’ai envoyé ? Oui c’est à propos de la vidéo. Ce serait bien si tu pouvais stopper la propagation… Merci ».

    Elle raccrocha lentement et éteignit l’ordinateur. Arpentant son bureau de part en part, son impatience commençait à devenir insupportable. L’irlandaise était perfectionniste et ne s’accordait aucune faveur. Ainsi, elle traitait les autres membres de la Résistance avec la même exigence et tolérait difficilement les écarts de conduite et encore moins les performances en dessous de ce qu’elle attendait. Au QG, Heather était connu pour son caractère volcanique et sa sévérité. On redoutait donc de la mettre en colère ou d’être en dessous de ce qu’elle attendait. Son comportement ne relevait pas du caprice, ni de la tyrannie, mais simplement d’un dévouement total à la cause pour laquelle elle luttait. Elle se stoppa net quand un homme maigre et chétif pénétra dans son bureau, complètement affolé. Il savait à quoi s’en tenir, il était vraiment très en retard.

    « On l’a retrouvé Ivy ! J’ai… euh… voilà l’adresse. »

    La jeune femme lui arracha la feuille des mains et le transperça d’un regard noir et glacial qui prédisait le pire. Jetant un œil au document, elle ne put s’empêcher, du coin de l’œil, de s’apercevoir des tremblements nerveux de son subordonné. Un court instant, ses yeux bleu-vert se détachèrent des mots et se fixèrent brusquement sur le visage du jeune homme.

    « Dépêche-toi de partir, j’ai très envie de te crier dessus… »

    Il ne se fit pas prier et repartit aussi rapidement qu’il était arrivé. Le sourire qui se dessina sur le doux visage de l’irlandaise était amusé, mais pas cruel. Maintenant, elle devait trouver l’idiot qui avait fait scandale la nuit dernière. Il y avait de grandes chances pour que la SOEV essaie de lui mettre la main dessus et malgré sa stupidité, il ne méritait pas de terminer entre les griffes de ces pourris. Alors, qu’il décide de coopérer ou non, il devrait accompagner la belle dans un lieu neutre où d’autres membres de la Résistance lui feraient un rapide topo de la situation. La plupart des nouveaux infectés étaient assez dociles et déstabilisés pour suivre les agents envoyés sans discuter. Pourtant, Heather ne le sentait pas ce petit dernier ; s’il était assez bête pour se donner en spectacle de cette façon, il poserait sûrement problème à n’importe quel agent de base qui se souciait encore de l’éthique. Aujourd’hui, c’est elle qui irait à la chasse à l’homme et peu importe les moyens à utiliser pour le ramener.

    Heather Callaghan verrouilla la porte de son bureau et ouvrit les portes de son armoires à artifices comme elle l’appelait. Elle troqua sa tenue de bureau plutôt stricte contre un jeans, un débardeur noire et une petite veste en cuir mat. Elle se contenta de nouer ses cheveux en un chignon serré et de mettre ses habituelles grosses lunettes noires qui dissimulaient plutôt bien son visage. Heather était recherchée par la SOEV et devait être prudente quand elle s’exposait de cette façon. Dans le creux d’une de ses bottines, elle cacha un petit revolver, juste par précaution ; elle ne comptait pas s’en servir. Et puis, dans la poche de sa veste, un petit flacon de chloroforme ; un liquide très volatile avec des propriétés diverses, dont l’anesthésie. Celui-ci, elle était sûre qu’elle devrait s’en servir. L’infecté avait l’air tellement…bête !

    La belle sortit de son bureau, puis du QG et s’engouffra dans une berline grise métallisée garée une rue plus loin. Le trajet fut parcouru rapidement et l’immeuble de la cible criait clairement son niveau social. Elle gara la voiture derrière le bâtiment et s’assura que personne ne l’avait vu arrivé. A une telle heure, les quartiers n’étaient pas beaucoup fréquentés, une chance pour l’irlandaise ! Mains dans les poches, elle faisait tourner la fiole de chloroforme entre ses doigts alors qu’elle pénétrait par la porte arrière de l’immeuble qui donnait sur les caves. L’infecté logeait dans un appartement au sommet de cet tour ; Heather s’engouffra donc dans l’ascenseur, et se colla contre la paroi du fond, évitant ainsi les regards de quelques habitants qui montaient avec elle. Deux étages plus hauts, au rez-de-chaussée, la masse sortit de l’élévateur, permettant ainsi à la jeune femme d’enlever ses lunettes. Alors que les portes s’apprêtaient à se refermer, une femme pénétra agilement dans la cabine. Rythme cardiaque accéléré, sens aux aguets, tout se passa très rapidement lorsque l’ascenseur se mit à redémarrer. Heather ne répondit pas à Mila, agent de la SOEV et se contenta se s’emparer de ses deux bras pour se retenir. Projetée contre le fond de la cabine, le chignon de l’irlandaise se défit et ses longs cheveux noirs virevoltèrent avant de retomber sur dos. Les deux ennemies se débattaient vivement pour maîtriser l’autre ; les secousses firent arrêter l’ascenseur à mi-parcours.

    "ça vous embête si on y va ensemble ?"


    Encore un fois, la rebelle ne donna aucune réponse. Mila fut plus rapide que la rebelle et la menaçant de son arme, elle contraint l’irlandaise à se tenir tranquille. Dans sa tête, les idées défilèrent très rapidement, l’évidence fit vite son apparition dans l’esprit d’Heather, elle avait un unique moyen de se sortir de ce faux pas. L’agent de la SOEV saisit les mains de son ennemie et s’apprêta à lui passer les menottes. Au même moment, la jeune femme eut le temps de glisser une main dans sa poche et brisa le flacon de chloroforme sur le sol de la cabine. Un sourire satisfait s’afficha sur son visage avant que son ennemie ne lui attache l’autre main, très consciente que quelque chose de mauvais se préparait. La panique d’Heather s’atténuait doucement.

    Bonne nuit ma belle ! »

    Elle lui glissa ça doucement avant de perdre connaissance.

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